dimanche 21 février 2010

[Capharnaüm] Altaïr Ibn Aziz Adbd Al Salif, dit Azim

La vie du prince Altaïr semblait toute tracée. L'aigle, tel que signifie son nom, vivait dans l'opulence et la protection du palais familial.
De précepteurs en courtisanes, de parties de chasse en joute verbale, la jeunesse du prince n'était bouleversée que par les menus problèmes que lui apportaient son extravagance et son amour des femmes : des cocus indignés et des bellâtres insultés vociférant, de temps à autres, à son encontre.
Le Destin, cependant, se chargea de frapper à la porte du prince, là ou on l'attendait, mais pas de la manière escomptée.
Ce jour là, le Vizir, lui même, accompagné de quelques ambassadeurs étrangers, était en visite chez le Père d'Altaïr. Festin, cérémonies et protocole étaient de mises, chacun tentant soit de flatter, soit de s'imposer, aux yeux des convives de marque. Les plus beaux atours paraient les hommes, les plus beaux bijoux, les femmes. Et celle là était la plus belle. La plus pâle, la plus fraîche, la plus intouchable, la plus irrésistible. La femme de l'ambassadeur d'Escarte illuminait de sa présence toute l'assemblée.
Avec la confiance de la jeunesse, Altaïr entreprit de séduire la belle, la charmant par le verbe et la danse. La soirée venue, ils partagèrent le même lit avec, pour seuls témoins, les bâtonnets d'encens rougeoyants à l'odeur entêtante.
L'ambassadeur d'Escarte remonta plus tôt de la fête, s'inquiétant des la disparition de sa jeune épouse. Surprenant l'étreinte des deux amants, fou de rage, il tenta de pourfendre Altaïr de son épée. Mal ajusté, le coup transperça son épouse adultère, la tuant sur le coup, répandant son sang sur les draps blancs. Altaïr, ivre de colère, saisi son poignard et se rua sur l'ambassadeur. Le cri de l'homme fut étranglé alors que la lame pénétrait profondément dans sa gorge.
Rapidement, les gardes arrivèrent dans la chambre. Altaïr était le meurtrier d'un invité de marque du Vizir, sous le toit de son propre père. Il se savait condamné. Pris de panique, il rejoignit sa propre chambre et fit ses bagages, s'emparant de tout ce qu'il avait de précieux à portée de mains : son tapis volant, ses armes, son armure d'apparat, la bague et le gant magique de sa famille, ainsi qu'une amulette porte-bonheur. Le vizir hurlait des ordres alors qu'Altaïr se fondait définitivement dans les ténèbres de la longue nuit qui ne faisait que commencer.
Son errance dura 5 ans. La première année, il se fit oublier en rejoignant une caravane de la Purification. Cependant, il ne trouva jamais la Foi, son cœur était trop empli de fougue et d'insouciance. Il quitta alors la caravane pour trouver l'Aventure... et il trouva les Enfants des Zouks.
Là, il se sentit renaître. Son adresse, sa détermination, son insouciance et son charme furent ses plus précieux atouts. Il monta plusieurs coups, se fit connaître auprès de multiples organisations et, au final, son passé revint à lui d'un manière amusante : on appelait le Prince. D'aucun pensait à Prince des voleurs, mais d'autres, en revanche, avaient reconnu l'homme qu'était devenu le jeune prince meurtrier et fugitif. Azim, le grand, devint un héros parmi les voleurs.
Le Prince, avec son tapis volant et son sourire ravageur était prêt. Mais, le Destin, à nouveau, allait revenir bousculer sa vie.